Cellou Dalein Diallo est le seul que je connais sur l’échiquier politique national qui ne soit pas rancunier ni vindicatif. Vous pouvez l’offenser et l’insulter, il vous pardonnera , vous pouvez le combattre et trahir, il vous excusera, vous pouvez le tricher et léser, il ne vous en voudra pas, vous pouvez le frustrer et contrarier, il oubliera.
C’est un homme foncièrement bon dont le tempérament prête à rassembler, la nature incline à concilier et réconcilier. C’est pourquoi, il a du mal à être un politique cynique, un adversaire farouche, un compétiteur impitoyable, sans états d’âme ni vergogne.
Il doute que la fin justifie les moyens, mais reste convaincu que pour gouverner et diriger un pays, il est indispensable d’avoir des scrupules et une éthique et d’être animé aussi d’un sentiment hautement patriotique.
Mais, attention, si l’homme ne change pas et reste constant dans ses principes exigeants et valeurs contraignantes, cependant, il a énormément évolué dans sa perception de la chose politique et le jugement qu’il avait des hommes et de la société :
les innombrables épreuves traversées , humainement, l’ont endurci et rendu meilleur. Les différentes trahisons subies, lui ont ouvert les yeux et l’esprit plus encore, lui ont apporté plus de lumière, de clarté et de lucidité, ont augmenté sa vigilance et renforcé sa clairvoyance politique et sa combativité personnelle.
Il est mieux préparé qu’au début de son engagement à faire et pratiquer la politique dans ses multiples dimensions et toutes ses complexités.
Il connaît davantage la nature humaine dans beaucoup de ses imperfections et peut sans doute aussi prétendre avoir plus de coffre que par le passé pour réunir des hommes et des femmes de différents horizons pour bâtir quelque chose ensemble dans le respect des opinions et idées de chacun, de tous les courants de pensée.
Un profil intéressant pour recoller les morceaux dans un pays déchiré, panser les blessures dans les cœurs, aider à surmonter les frustrations et rancœurs, accumulées tout au long d’une histoire mouvementée, tourmentée, parfois chaotique, durant le parcours tâché de sang et jonché de cadavres d’une nation, régulièrement, outragée, trahie, confinée dans les conflits inutiles et les vaines tensions.
Dieu seul et le peuple souverain de Guinée pourront faire la part des choses et trancher à propos de son destin présidentiel depuis des années en marche.
En attendant, il faut saluer ses exploits politiques et retenir qu’il a marqué les annales électorales au cours du processus démocratique du pays.
Tibou Kamara, ancien ministre
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