Les signes d’alerte clignotent en rouge : la Cour Suprême ne nettoie pas, elle purge. Ce n’est pas une élection, c’est une désignation par une élite cloîtrée qui confisque le pouvoir au nom de la majorité silencieuse.

Tout doit être balisé, nettoyé, neutralisé : le terrain est préparé au millimètre pour que l’autre candidat triomphe sans résistance comme une formalité maquillée en démocratie.

Malgré l’absence des figures majeurs de l’opposition, le pouvoir militaire reste sur ses gardes : aucun risque ne doit être pris.

En haute Guinée, tout doit se dérouler sans accroc. Car, dans le paysage politique guinéen, la sociologie électorale est marquée par un vote largement communautaire.

L’appartenance ethnique prime sur le projet politique, souvent reléguée au second plan. Les électeurs, en majorité analphabètes, ne sont que rarement imprégnés des programmes non traduits dans une langue qu’ils comprennent.

Peu de candidats prennent la peine de rendre leur vision accessible préférant capitaliser sur les loyautés identitaires plutôt que sur les idées.

Le PEDN et le PADES doivent être mis sur la touche, sans distinction : l’objectif est clair : les exclure de la course par tous les moyens. Un prétexte juridique sera habilement monté, un subterfuge taillé sur mesure pour les disqualifier. Derrière cette mesure un calcul politicien évident.

Ces deux partis sont solidement implantés dans la région depuis des années, leurs structures bien rôdées, leurs leaders aguerris pour l’exercice du pouvoir, leur poids politique dérange, leur présence gène, il faut donc les neutraliser avant qu’ils ne deviennent des obstacles. Comme disait Jean Adrian « A jouir sans péril, on s’essouffle sans gloire »

Mamadou BARRY III