Détenu depuis près de 3 ans à la maison centrale de Conakry pour détournement et enrichissement illicite pendant sa gestion, l’ancien Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire était devant la barre de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), ce lundi 03 Février 2025.
Dr Ibrahima kourouma a, pendant plusieurs minutes, pris la parole pour se défendre face au juge sur les faits pour lesquels il est poursuivi par cette juridictionnelle mise en place par la junte militaire du CNRD.
Cet ancien Ministre de l’Aménagement du Territoire, qui a supervisé les opérations de deguerpissement à Kaporo rail et à kipé2 entre 2018 et 2019, a déclaré avoir tout perdu aujourd’hui, y compris sa dignité et son image.
Plus loin, il affirme être dans l’impossibilité de travailler aujourd’hui à l’extérieur à cause de son casier judiciaire qui a été sali dans cette affaire.
La Rédaction de infos-reelles.com vous propose ici un extrait des propos tenus par Dr Ibrahima kourouma, ancien Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire.
Je suis en prison pour ma gestion, mais je suis en prison pour la gestion des autres. On m’a privé de ma famille, on m’a privé de mes enfants, on m’a privé de tout. Aujourd’hui, je suis dans mon 34ème mois en prison.
Je vais vous dire que de 2011 à 2013, tout le monde sait ce qu’il y avait comme mouvement dans ce pays-là, après les élections. Mais quand il y a des mouvements, les gens sont préoccupés par les boutiques qui se cassent.
Mais moi, mon problème, C’était l’école. C’est de veiller à ce que ces enfants-là qui sont là qu’on doit évaluer en fin d’année, que leur école ne soit pas perturbée. Entre 2014 et 2015, on a eu la période la plus difficile. J’ai failli laisser ma vie.
J’ai passé tout le temps à faire en sorte que l’école fonctionne. On n’a jamais connu une fermeture définitive des classes, pendant que le Libéria et la Sierra Léone avaient fermé leurs écoles, les nôtres étaient ouvertes.
Là où je suis arrêté, j’ai des problèmes au niveau de la colonne vertébrale à cause de la route. J’ai fait un an, je portais des gaines, mais personne ne sait.
J’ai trop mis ma vie dans l’Éducation. Je me suis trop sacrifié pour qu’on m’amène à faire la prison et qu’on me salisse complètement. Parce qu’aujourd’hui, le pire, Monsieur le Président, peut-être que je ne pourrai plus travailler en Guinée, mais je n’ai aucune possibilité de travailler à l’extérieur.
On a sali mon casier. On a sali mon image. On a détruit ma personne pour rien. J’ai tout perdu, ma dignité, mon image devant mes enfants. On dit partout, c’est un voleur de 612 milliards de FG, 12 millions de dollars.
Qui peut détourner l’argent des bailleurs de fonds ? M. le Président, ce cri de cœur là je tiens à le faire. On m’a détruit ici et on m’a détruit à l’extérieur.
La Rédaction
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