Comme prévu, l’opposition ivoirienne a fait une véritable démonstration de force dans les rues de Abidjan, ce samedi 09 Août 2025. Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Yopougon pour répondre à l’appel lancé par les deux plus grandes formations politiques de l’opposition, dont les leaders ont été exclus des listes électorales pour l’élection présidentielle du 25 Octobre prochain.
Ces deux partis sont : le PDCI de Tidjane Thiam et le PPA-CI de l’ex président, Laurent Gbagbo. Cette manifestation qui a été encadrée par les forces de l’ordre, avait deux revendications majeures :
Tout d’abord, la réintégration de Tidjane Thiam et de Laurent Bagbo sur les listes électorales, afin de leur permettre de participer librement aux prochaines élections, notamment la présidentielle prévue à la fin du mois d’octobre.
Ensuite, exiger le retrait de la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, pour un quatrième mandat consécutif à la tête du pays.
Toutefois, au regard de beaucoup d’observateurs de la scène politique ivoirienne, l’opposition pourrait obtenir la satisfaction du premier point, peut-être, sans lutter longuement.
Mais pour ce qui est du second point, tout porte à croire qu’il ne pourrait être obtenu simplement à travers des manifestations de rue, comme celle d’aujourd’hui.
Pour la simple raison, Alassane Ouattara ne semble point afficher une volonté de reculer dans ses ambitions de présidence à vie, comme certains le font déjà en Afrique, y compris dans des pays voisins de la Côte d’Ivoire.
En plus, Ouattara semble pour listant contrôler la machine de répression dans l’armée, car cette armée ivoirienne est, depuis 2011, une armée acquise en sa cause, suite au recrutement tribal qu’il a engagé pour placer ses hommes à tous les postes stratégiques.
L’autre point sur lequel Ouattara peut s’appuyer pour résister à la pression pupillaire, c’est le soutien inconditionnel de la France pour son maintien au pouvoir.
Alors, jusqu’où tiendra Ouattara ?
Difficile à deviner la suite et la fin, mais la chute d’un dictateur relève toujours d’une action spontanée, qui surprend même les observateurs les plus avertis par fois.
Aucune force ne peut, en général, contenir la volonté populaire, lorsqu’un peuple opprimé, décide un jour de prendre ses responsabilités pour sauver l’avenir de son pays.
La manifestation d’aujourd’hui pourrait être un debut, dont la suite va définir le destin de la Côte d’Ivoire dans les années à venir. Même le pouvoir semble être surpris de l’ampleur de cette manifestation dont les images font en ce moment le tour du monde entier.
Que doit faire Alassane Ouattara maintenant ?
Il doit impérativement sauver son bilan, ses acquis en matière de réalisation d’infrastructures modernes dans le pays. Il ne doit nullement tenter une résistance à ce jour, au risque de conduire le pays vers le scénario de 2010, lorsque Laurent Bagbo avait refusé de quitter le pouvoir.
Les ivoiriens n’ont plus besoin d’une nouvelle instabilité politique. Et pour éviter cela, Ouattara doit écouter et entendre le peuple ivoirien.
Toute autre avanture qui outrepasse la volonté du peuple, sera sans doute suicidaire pour lui et pour son clan. Mais comme il n’est pas tard encore pour rectifier, il peut à tout moment revenir à la raison d’ici le 25 octobre 2025.
Mamadou Moussa Diallo pour Infos-reelles.com
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